Il s’agit d’une règle imposée par le Ministère de la Culture imposée à tous les organismes bénéficiant de l’exception handicap au droit d’auteur. Les vidéos que nous présentons dans cette bibliothèque ne doivent pas être en accès libre mais disponibles gratuitement après inscription et attestation sur l’honneur par la personne qu’elle est en situation de handicap.
Grâce à la loi du 1er août 2006 introduite dans le Code de la propriété intellectuelle, il est aujourd’hui possible pour des organismes à but non lucratif de réaliser et de communiquer aux personnes en situation de handicap des versions adaptées des œuvres protégées, sans avoir ni à demander d’autorisation préalable aux titulaires des droits et droits voisins (auteurs, éditeurs, producteurs, interprètes, etc.) ni à les rémunérer.
Vous avez envie de voir un texte traduit en langue des signes, de lire de la LS-vidéo, rien de plus simple ! faites-nous des propositions…
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Les Sourds, comme tout le monde, ont été alphabétisés à l’école, mais il n’en demeure pas moins, qu’une large majorité est illettrée (près de 80% selon le rapport Gillot, 1998, Droits des Sourds, 115 propositions, présenté au premier ministre de l’époque).
L’échec scolaire chez les Sourds est massif, incontestablement dû à un enseignement inadapté qui sévit malheureusement encore aujourd’hui dans une large mesure. Depuis le XIXe siècle, perdure le conflit entre les défenseurs de la Langue des Signes (LS) – pour une éducation bilingue où l’on apprend la Langue des Signes Française (LSF), langue « naturelle » des sourds, et la langue française écrite, et ceux dont l’objectif premier est de faire entendre et parler (vocalement) les enfants sourds.
Incontestablement, ce sont ces derniers qui l’emportent haut-la-main pour le moment, au grand dam des Sourds parce que pour leur plus grand malheur. La LS, c’est leur langue « naturelle », elle va de soi, visuelle et gestuelle, disant moins qu’elle ne montre en quatre dimensions (3D + dimension temporelle). Nombreux sont ceux qui luttent pour la reconnaissance de leurs droits, de leur culture, c’est-à-dire obtenir une reconnaissance pleine et entière de leur langue, riche d’expression, elle peut tout dire, la science, la technique, la poésie… afin de leur permettre de s’instruire, d’accéder à la connaissance… et aussi de maîtriser le français écrit.
Aucune langue audio-phonatoire ne saurait s’y substituer.
En résumé, la LS n’est quasiment pas enseignée aux Sourds mais ils la savent tous plus ou moins ; le français est enseigné à tous les Sourds mais, pour une écrasante majorité, ils ne le maîtrisent que très peu. Si les sourds lisent malgré tout, c’est essentiellement utilitaire : listes des courses, des tâches à accomplir, horaires des trains, etc. ; pour certains, les journaux des Sourds (Echo de St-Jacques et quelques autres…) ; parfois la presse nationale dans les grandes lignes, s’agissant le plus souvent de la presse sportive, préférant le site d’informations « médiapi », le site bilingue LSF & textes français ; des messages sur les réseaux sociaux… Au cinéma ou à la TV, les films étrangers en version originale sont prisés car sous-titrés en français, mais cela reste difficile pour la plupart. Trop rares sont ceux qui lisent pour le plaisir. Ils s’en plaignent.
C’est en lisant qu’on devient lecteur. Comment susciter l’envie de lire ? La traduction littéraire est un des moyens, et un fameux. Si la LS est une langue orale (dans le sens « oralité »), avec l’avènement des technologies de l’information et de la communication, elle s’écrit pourrait-on dire (support vidéographique). Traduire en LS du théâtre, des romans, des nouvelles, pourquoi pas de la poésie, c’est entrouvrir de nouvelles portes sur le monde. Tous les êtres humains sont friands de ces histoires-là. Les histoires qu’on nous raconte nous donne toujours envie d’en découvrir d’autres… En lisant soi-même.